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Au fil des chapitres

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Au fil des chapitres
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3 août 2016

Un soir, sans bruit.

Une angoisse ? Une crainte ? Un doute ? Non, ce n’est pas vraiment ça. Peut-être que ce n’est rien. En fait, on ne voudrait pas que ce soit quelque chose. Sur le moment, on ne veut pas y donner trop d’importance. Et pourtant, c’est un pressentiment. Un véritable instinct. On a lu des articles, là-dessus. Et même des témoignages, au cas où. Par curiosité, seulement. Parce que ça n’arrive qu’aux autres. Les pauvres, d’ailleurs ! Ca doit être dur à vivre. On essaye de ne pas imaginer ce que ça fait, car on ne voudrait pas s’attirer le mauvais œil. Mais voilà, on ne se sent pas très bien …

Il y a quelque chose qui cloche.

Il y a quelques semaines, tout allait pour le mieux. Cela s’annonçait beau. Même si ça ne ressemblait pas encore à grand-chose et même si ça ne se voyait pas vraiment, c’était déjà presque parfait à nos yeux. Et puis, un soir. Un soir, sans prévenir. Sans aucun bruit, sans un seul mouvement, sans aucune raison valable. Tout s’arrête. Rien ne le laisse deviner, mais ça s’est arrêté. Aussi brusquement que ç’avait commencé. Il paraît que ça arrive souvent, qu’il ne faut pas culpabiliser et que ça ne nous empêchera pas d’être «  heureux » très bientôt. Il paraît que c’est mieux comme ça, qu’on ne pouvait pas prévoir, que ce n’est pas de notre faute et que le temps guérit tout. Il paraît qu’on ne doit pas être trop triste, parce que bon, ce n’était pas encore grand-chose.

Il paraît.

On ne sait pas trop comment va se dérouler la suite. Est-ce que c’est douloureux ? Encore plus douloureux que cette impression de suffoquer ? Encore plus douloureux que nos yeux trop fatigués pour verser une larme de plus ? Encore plus douloureux que la blessure de l’échec et le mal de ne pas avoir été à la hauteur ? Est-ce que c’est mauvais signe ? Et après ? Que fait-on après ? Combien de temps ça dure, ce manque incommensurable, trop grand pour une si petite chose ? Est-ce normal de se sentir aussi vide ? Aussi déboussolée ? Aussi triste ? Parce qu’on est triste, vraiment. C’est une tristesse presque trop belle pour être ressentie comme telle. On la porterait en bandoulière, si on pouvait. On n’a pas honte, on n’a pas peur du regard des autres. On a été de l’autre côté, nous aussi. On s’en fout, carrément. On voudrait juste oublier. Faire comme si rien ne s’était jamais passé. Tout recommencer pour éviter cette infinie tristesse.

Tristesse lasse. Dévastatrice. Poignante. Aveugle et sourde.

Tristesse épuisante. Insomniaque. Imprévisible. Profonde et sincère.

A défaut de pouvoir en parler, on écrit.

Parce que parfois, les mots peuvent adoucir les maux.

Parfois.

la-pluie-nb3

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11 décembre 2013

Ces petites choses de rien du tout

Quand tu as des clopes, mais pas de briquet. Mettre dix minutes à te rendre compte que ton portable n'est pas perdu, mais dans le fond du fond, vraiment tout au fond de ton sac (oui, parfois, tu as l'impression d'être Mary Poppins). Les gens qui ne disent pas merci. Prendre un paquet de gâteaux dans le placard et t'apercevoir qu'il est vide. La fin des InfiltrésLe connard qui ne met pas son clignotant avant de sortir du rond-point. Et celui qui n'éteint pas ses putains de feux de route alors que tu lui fais des appels de phare. Trouver la réplique idéale à une vanne, un quart de seconde trop tard. Vomir dans un sac troué. Les photos de couple sur Facebook et les statuts à la " trop love de mon chéri d'amour de ma life, bébé te quiero. " Parce que ouais, tu hais les couples qui te rappellent que tu es seule et tu assumes. Quand le DJ zappe alors que tu étais en train de te déhancher comme une folle. Quand le DJ reste bloqué sur la même chanson depuis quinze minutes. Quand le DJ crie " alors est-ce que vous vous amusez bien ce soir ? " Bref, les DJ tout court, en fait. Le coup de vent qui retourne ton parapluie. Le bruit d'un moustique alors que tu viens d'éteindre la lumière. Quand tu as ton briquet, mais pas de clopes (oh bah oui ! Très utile, ça). Quand ton pied rate le trottoir. Cette envie d'aller aux toilettes qui ne te prend qu'une fois que tu es dans la bonne position pour dormir. Quand tu racontes quelque chose de drôle et que personne ne rigole. La fin de 50 nuances de Grey (on en parle, de cette histoire de merde, ou pas ?) L'amie qui te sort " t'es pas au régime, toi ? " alors que tu es en train de piocher dans les gâteaux apéro. L'ami qui te sort " arrête tes chichis et prends des frites " alors que pour le coup, tu fais vraiment attention. Quand la bouteille de Coca te pschitte à la tronche. Oh mais merde, à la fin ! Le texto que ta banque t'envoie pour te prévenir que tu es à découvert. Ne pas savoir mentir quand ça semble vital. Ne pas savoir montrer tes sentiments quand ça semble nécessaire. Quand the robe du magasin n'existe plus qu'en 34 ou 44 (devenir maigre ou obèse : t'as encore le choix). Tirer sur une porte où il y a écrit POUSSEZ. Quand ton Ipod affiche 10 % de batterie alors qu'il te reste encore 45 minutes de jogging. Le DVD qui saute toujours au même endroit du film. Quand tu te réveilles cinq minutes avant l'heure. Parce que oui, cinq minutes de sommeil en plus, ça change tout ! Les gens qui ne disent pas s'il vous plaît. Ceux qui se plaignent tout le temps. Ceux qui te disent " reste calme, ça ne mérite pas que tu t'énerves " Oh mais je suis calme ! Est-ce que j'ai l'air de m'énerver, là ? Si je te dis que non, c'est que c'est non, bordel de merde. Passe-moi une clope. C'est quand les vacances, déjà ?

 

 

Zen

 

 

7 mai 2013

Les vieilles filles en herbe

J'ai cru chercher l'amour, jusqu'au jour où j'ai compris que tout ce que je voulais, c'était le fuir. Qu'il disait l'autre ! Le pire, c'est que c'est à se demander s'il n'avait pas tort : c'est quoi, cette lubie d'éviter les relations idéales ? On aurait peur de quoi, au juste ? D'être heureuse ? Oh mon Dieu, tout mais pas ça ! Pas heureuse, par pitié ! Un homme bien, qui semble protecteur et rempli de bonnes attentions ? Ah non, ce serait trop facile. Nous, on préfère les pauvres mecs. Surtout que maintenant, on sait les reconnaître : on les repère de loin. On les voit tourner la tête, s'approcher discrètement, préparer un plan de drague et on rit d'avance. On se frotte les mains. Qu'est-ce qu'on va se marrer, en les envoyant chier ! Et une fois qu'ils sont devant nous... Ah ! Euh... Bien sûr, oui... Je... D'accord. On a accepté leur invitation à boire un verre sans rechigner, en fait. Et merde, quoi. C'est reparti pour un tour ! Y'a-t-il un moment où on retient la leçon ? On l'a apprise, forcément. Bien sûr, qu'on la connaît.

  1. Règle numéro 1 : tu ne sortiras point avec un connard.
  2. Règle numéro 2 : tu ne sortiras point avec un connard narcissique.
  3. Règle numéro 3 : tu ne sortiras point avec un connard narcissique déjà en couple.
  4. Règle numéro 4 : tu n'oublieras point les trois règles précédentes.

Mais alors quand il s'agit de tout retenir, c'est mission impossible. Exactement comme un jour d'examen : on a révisé toute la nuit, on peut réciter le cours au mot près et une fois devant la feuille, pouf ! c'est le trou noir. Page blanche, zéro d'office, vous êtes recalée, merci de vous inscrire aux rattrapages. Une fois, ça va. Deux fois, passable. Trois fois, on se pose des questions. Au bout de la quatrième fois, plus aucun doute : nous sommes des sadomasos du sentiment. Sauf que les rattrapages du coeur, ça devient gonflant. En plus, on ne peut même pas blâmer le petit trou du cul qui nous a broyé les ventricules, puisqu'on savait que ledit trou du cul en était un lorsqu'on a accepté de sortir avec lui ! Bon, et alors ? Pourquoi on a foncé tête baissée ? Si on a envie d'adrénaline, on peut se mettre au saut en parachute ou aux courses automobiles ! Pas besoin de se taper un enfoiré pour vivre l'aventure : une randonnée dans les bois peut donner le même effet. Et si c'est le sentiment d'être en danger qui nous tourne la tête, autant choisir une bande de jeunes inconnus dans la rue et leur crier " allez tous niquer vos mères " ! Ce serait kif-kif bourricot.

La question qu'il faut se poser, c'est qu'est-ce qui nous rebute chez un homme trop gentil, trop attentionné, trop tout ? Oh, pratiquement rien. Et c'est justement le souci ! Comprenez-nous, ce n'est pas avec Monsieur Parfait qu'on va pouvoir rejouer les scènes d'un Gars et une Fille. Les chamailleries dans la cuisine, les moqueries aux sports d'hiver, les bouderies chez la belle-mère et les piailleries dans la voiture. Eh oui ! On l'aime, Jean Dujardin et son mauvais caractère ! Parce que nous aussi, on voudrait dire " je t'ai à l'oeil " avec le doigt pointé vers le ciel et " yes " quand on réussit un coup de maître. Comment se réconcilier sur l'oreiller si on ne s'engueule pas avant, je vous le demande ? Un homme trop gentil, ça ne se dispute pas : ça reste calme, ça inspire et ça expire, au pire ça nous donne raison, et puis voilà. Et puis voilà, et puis on se fait chier, et puis c'est la fin des haricots !

Ouais, c'est vraiment compliqué, tout ça ! On veut rencontrer quelqu'un, mais pas n'importe qui. On prétend qu'on n'aime pas les hommes trop gentils, mais un qui nous contredit tout le temps, on n'aime pas non plus. On fuit les mecs collants, mais on se plaint de ceux qui ne le sont pas. On dit aimer avoir le contrôle, mais on s'ennuie de devoir décider de tout. Dis donc ma fille, tu ne serais pas un peu contradictoire ?! Difficile, pointilleuse, râleuse et exigeante ? Ah, tu peux dire que les hommes sont chiants et tous les mêmes, hein ! Si tu ne leur laisses pas leur chance, aussi... Trop gentil, trop machin, trop bidule. Y'a toujours un truc qui ne va pas, de toute façon ! Va falloir revoir ta manière de penser, ma fille, sinon tu finiras seule !

Ah mais c'est bien ce que je disais !

 

Action Man

 

 

1 mai 2013

Sans queue ni tête

 

 

J'ai des bouts de chansons.
Des morceaux de feuilles.
Des numéros sans nom.
Des cendres de cigarettes.
Des odeurs de fêtes.
Des anciens rêves.
Que je ne compte plus réaliser.
J'ai des angoisses démesurées.
Des places de cinéma.
Des photos brûlées à la lueur d'une bougie.
Des billets sans prix.
Des vieux classeurs vides.
Des fringues dans lesquelles je ne rentre plus.
Des choses encore jamais vécues.
Des DVD démodés
Que je continue de regarder.
Et si tout commençait ?
On vit sa vie comme on l'entend.
J'entends rien, mais je vis ma vie.
Ma vie est belle.
Mais elle pourrait être mieux.
Mieux, ça veut dire quoi ?
Que faire ?
On fait ce qu'on veut.
Où aller ?
Nulle part.
Loin d'ici. 
Dans mes rêves.
De quoi je rêve ?
C'est trop long à vous expliquer.
C'est quoi être belle ?
Comment on aime ?
Tomber amoureux.
Ça veut dire qu'on chute quand on aime ?

 

 

15 avril 2013

La fin de l'adolescence

Une étape cruelle et inévitable. Mais attention, on ne passe pas du statut de fille à celui de femme au regard de tous. Oh non ! c'est un processus discret et sournois qui se déroule entre nous... et le contenu de nos placards !

On pourrait croire que la fin de l'adolescence, c'est quand on préfère les chansons à textes aux tubes de l'été 2007. Quand on décroche enfin nos posters de Linkin Park pour mettre des photos de paysages à la place. Quand on réalise que le rouge à lèvres, ça tient mieux que le gloss. Une fois qu'on échange nos Vans et notre baggy adoré contre un slim et des ballerines. Ou encore quand on n'a plus besoin de nos copines pour savoir quoi répondre aux textos du mec qu'on " kiffe trooooop ". Ou alors quand on finit le lycée, tout simplement. Erreur fatale ! A la fin de mon adolescence - je m'en souviens comme si c'était hier - j'étais étudiante à la fac : j'avais un appartement pour moi toute seule, un petit boulot de femme de ménage pour arrondir les fins de mois et mon permis en poche. Autant vous dire que personnellement, je me voyais déjà grande ! Et pourtant, il m'arrivait encore de porter mes Vans, j'avais des atébas dans les cheveux et j'appelais toujours mon meilleur pote pour lui demander des conseils sur les gars. Passons ! Sauf qu'un jour, il s'est passé quelque chose d'épouvantable (de plus épouvantable qu'avoir des atébas dans les cheveux, si si, c'est possible)... Il m'a fallu du temps pour le réaliser parce que comme je vous l'ai dit, c'est un processus discret et sournois. Mais c'est finalement devenu une évidence : mon corps n'avait plus besoin de Nutella pour fonctionner. Pire que ça, il le stockait sur mes hanches, autour de mes cuisses et même dans mon postérieur ! La grosse claque. Une torgnole puissance quinze ! The gifle du siècle.

Avant, c'était un repas comme les autres : le goûter de quatre heures, avec tartines à la confiture et bol de lait. Quelques biscuits pour faire bonne figure et au passage, deux ou trois carrés de chocolat. Et si on terminait le paquet de pains au lait, on n'en faisait pas une montagne : qu'est-ce que je m'en fous, j'ai besoin de plus 2500 calories par jour ! Et bien la fin de l'adolescence, c'est ça. C'est dire adieu aux 2500 calories par jour et bonjour aux 1800. L'enfer sur Terre, la damnation éternelle, le péché originel. Plus le droit au Nutella ? Mais qu'est-ce que je vais devenir ? Qu'est-ce que je vais manger ? Appelez une ambulance, les pompiers, la SPA, que dis-je ?! Appelez la police ! On m'a volé le droit de manger du Nutella, au voleur ! AU VOLEUR !

C'est toute une vie qui est chamboulée. Faire les courses devient un supplice : il faut passer devant le rayon gâteaux à toute vitesse pour être sûre de ne pas céder à la tentation. On achète des légumes, des fruits, du poisson et des oeufs. Une seule et unique bûche de chèvre en guise de fromage, du thé vert et des yaourts 0%. Des cracottes et du beurre allégé pour le petit-déjeuner. Un apéro entre amis se transforme en guerre de la cacahuète : on lorgne sur les noix de cajou, les pistaches et les Pringles aux oignons, mais on ne touche pas ! Et on ne baisse même pas les yeux sur le cake au saucisson, ni les soufflés au fromage d'ailleurs.

On a l'air de gérer. C'est vrai que les haricots verts et la ratatouille, on aime ça... Mais on se fait chier à mort !! On repense au bon vieux temps, celui où on mangeait ce qu'on voulait sans grossir à vue d'oeil. On reprenait deux fois des pâtes au gruyère et à la crème fraîche sans avoir besoin de planifier une séance piscine pour récupérer. On mangeait même des Chocapics après avoir dîné et du beurre de cacahuètes à la petite cuillère ! Les soirs de déprime, on sortait le pot de glace du congélateur (pas le mini-riquiqui de deux cent grammes, mais celui d'un litre pour être sûre de ne pas en manquer) et on trempait des cookies dedans. Quand on n'avait pas le temps de faire à manger, il suffisait d'une bonne baguette de pain, du pâté et du camembert ! Zouplaboum ! Vive les gâteaux apéritifs, les pizzas et les hamburgers ! Ô croissants, éclairs au chocolat, crème de marrons et autres délices interdits ! Où se cachent donc ma pâte d'amande tricolore et mon tube de lait concentré ?

Bref. Je vais arrêter là parce que je commence à me faire du mal... Enfin quand même ! Pourquoi doit-on en passer par-là ?! On a eu des boutons d'acné plein la gueule pendant des années, on s'est tapé un appareil dentaire à notre entrée au lycée, puis on a dû apprendre à se maquiller et - plus douloureux - à s'épiler à la cire ! Ensuite, il a fallu dompter le fer à lisser, accepter de voir les anglais débarquer tous les mois et supporter les chaussures à talons ! Plus tard, on verra apparaître des vergetures sur nos cuisses, des rides au coin de nos yeux et des tâches de vieillesse partout ! Alors merde ! Merde au développement des cellules graisseuses et aux 1800 calories par jour ! Laissez-nous vivre en paix, on a déjà suffisamment d'épreuves à endurer !

 

cupcake

 

 

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11 avril 2013

C'est décidé, j'arrête

On me l'a souvent répété : ça rend dépendant, c'est mauvais pour la santé et en plus, ça fait ringard... Alors je le clame haut et fort : ma décision est prise ! Je sais que ça va être dur, mais aux grands maux, les grands remèdes. Désormais, je ne lirai plus mon horoscope !

C'est un fléau pire que la cigarette, pire que l'alcool, pire que le sexe : ça te bouffe de l'intérieur et après, tu passes ta journée à y penser. Alors je dis stop. Je ne serai plus jamais Taureau ascendant Balance, oh non ! Surtout quand je lis des trucs pareils : Vous êtes une grande charmeuse. On apprécie beaucoup votre compagnie car vous avez du tact. Vous semblez souple et facile à vivre. Mais vous êtes très influençable. Votre vie dépend beaucoup de votre entourage. Si vous vous sentez aimée, vous êtes capable de réaliser de grandes choses. Mais si vous avez l’impression qu’on vous délaisse, vous pouvez vous recroqueviller sur vous-même et avez tendance à déprimer. En fait, vous comptez sur les autres pour vous aimer à votre place ! Alors que vous auriez tant de raisons de vous aimer vous-même… Pensez un peu plus à tout ce que vous avez réalisé de positif, et soyez votre propre supporter.... Ça ne me ressemble pas du tout, mais alors pas du tout !

Bon, d'accord. C'est exactement moi. Mais ça, c'était un coup de bol !

Vous redoutez le conflit, et au combat, vous préférez la fuite. Vous devez apprendre à vous affirmer, à dire ce que vous pensez. Quand vous oserez dire non, vous aurez beaucoup avancé. On ne peut pas toujours faire plaisir aux autres. Il est nécessaire de penser à soi-même. Et vous verrez, moins vous serez en demande d’affection et de reconnaissance, plus facilement vous l’obtiendrez.

C'est encore tout à fait moi, mais sincèrement : ce genre de trucs est valable pour n'importe qui. Tout le monde doit apprendre à s'affirmer et à dire non. C'est de la merde ! Parce c'est bien joli tout ça, mais à côté, j'attends toujours ma " promotion bien méritée après tant d'efforts et d'heures supplémentaires " Je n'ai pas de boulot, et alors ? En trouver un, ça serait comme avoir une promotion, justement ! (quand on lit son horoscope, il faut savoir décoder et adapter à sa situation). Et la perle rare sur laquelle je suis censée tomber durant la première quinzaine d'Avril, hein ? La rencontre décisive pour mon avenir amoureux, celle qui changera ma vie sentimentale de façon drastique ? Non pas que je sois désespérée, hein. Mais quand on me prédit quelque chose, j'aime autant que ça se réalise !

D'autant qu'on ne sait jamais à quel horoscope se fier. Rien que pour cette semaine, celui de Orange me dit que ce n'est pas la bonne période pour les rentrées d'argent, alors que Aufeminin me confirme qu'il y a du gain dans l'air. Selon Astroflash, une belle rencontre m'arrivera ce week-end, mais Voyance.fr me conseille de faire le point sur moi-même et de ne pas craquer sur le premier venu. Certains horoscopes vont même jusqu'à prédire l'avenir sportif, déco et alimentaire. Dans le genre " C'est le bon moment pour faire un régime et vous remettre au sport "... Euh, je cours déjà cinq fois par semaine et même si - en effet - j'ai un peu forcé sur les chocolats de Pâques, je n'ai pas besoin qu'on me le répète. Voilà.

Donc les horoscopes, c'est ter-mi-né. Affaire classée. Maintenant, je vais me tirer les cartes sur Internet. Beaucoup plus fiable !

 

taureau

 

 

9 avril 2013

Au bar

Vous savez, celui qui fait boîte ? Bon je partais avec un désavantage : une tenue non-appropriée. Je croyais aller au restaurant, puis rentrer chez moi. Finalement, on est allées au restaurant - buffet à volonté chinois, un délice - puis à l'El Patio. En plus d'un petit bidon d'après repas (quand j'y repense, j'y suis peut-être allée un peu fort en me gavant de six boules de coco au dessert), je portais un pull noir en laine sur un jean foncé et des cuissardes plates. La bonne tenue pour se fondre dans la masse, du genre " ne me remarquez surtout pas, je suis une ombre parmi les autres, je n'existe pas. "

Ok, je pinaille un peu ! Mais le pull noir en laine m'a porté tellement chaud que j'ai failli faire une syncope et moi, sans mes talons, je me sens nue. J'ai l'impression d'être clouée au sol et de marcher comme un mec ! Surtout qu'il faut rivaliser avec celles qui portent le beau décolleté couleur rose péteux, le pantalon taille basse qui laisse voir le tatouage et les escarpins en strass. Je n'avais même pas un bijou pour attirer l'oeil : zéro collier, zéro bracelet et - incroyable mais vrai ! - des boucles d'oreilles en bois qui se confondent dans ma tignasse. Bref. La meuf qui fait tapisserie. Qu'importe, je me suis dit, si on doit flasher sur moi, ce sera sur ce que je dégage, pas sur mon jean banal qui ne me met même pas les fesses en valeur (espoir, quand tu nous tiens).

Sauf que j'avais oublié un très léger détail... Ah mais oui ! Haha ! Tout petit détail, certes, mais qui a quand même son importance : en boîte, on ne m'approche pas. Mais alors, jamais ! Peu importe mes vêtements, peu importe ma coiffure, il est très rare que je me fasse aborder... C'est-à-dire que vraiment, je dois être laide à faire peur. Ça, ou bien j'ai un troisième oeil au milieu du front !

En même temps, je me plains mais ça m'arrange, qu'on me laisse tranquille : je déteste la drague en boîte. Certains mecs sont tellement à l'affût qu'ils en paraissent affamés. Ils te regardent de haut en bas pour évaluer la marchandise et s'ils ont aimé le matos, tentent de s'approcher par derrière pour se frotter contre toi. Que je t'explique un truc, mon coco : mes danses façon Nicky Minaj rencontre Beyoncé, ce n'est pas à toi que je vais les montrer. Donc tu ne me touches pas et tu passes ton chemin ! Le regard noir, je me décale et tourne la tête de l'autre côté pour bien faire comprendre que là, c'est mort. Forcément, je passe pour une grosse coincée... D'ailleurs, avec mon air aimable, il y en a toujours un qui se rapproche en disant : " Eh mais souris, c'est la fête !Je choisis donc ce moment précis pour faire passer un message à toutes les personnes de sexe masculin qui lisent ceci : ce n'est pas comme ça qu'on drague. C'est lourd et au pire, ça aura l'effet inverse. On vous répondra en grimaçant que " mais si, on sourit " et intérieurement, on vous traitera de con. " Souris, c'est la fête. " Quoi, je dois sourire dans le vide ? Je veux bien le faire quand je croise le regard de quelqu'un ou quand je vois quelque chose d'amusant, à la rigueur... Mais quand je suis en train d'attendre mon verre de Passoã, non : sourire ne me parait pas vital.

Parce que oui, je reviens très vite au bar, moi. J'adore danser, hein ! Je m'éclate comme une folle en remuant les hanches et en faisant des petits effets d'épaules - sans oublier le playback si je connais les paroles - mais à la moindre chanson de travers, je quitte la piste. Ah non, je ne l'aime pas celle-là ! Surtout qu'il faut être honnête : les vrais beaux mecs se trouvent près du bar. Je trouve ça bizarre, d'ailleurs. On aurait tendance à penser que c'est plus facile de draguer en dansant et qu'ils sont donc tous agglutinés devant le DJ, en train de faire des bonds sur la dernière chanson de Pitbull. Mais non ! Les plus classes sont en fait les piliers de comptoir : ils vous regardent danser et attendent le moment où, assoiffée par vos déhanchements shakiriens, vous venez vous désaltérer. Et c'est lorsqu'ils ouvrent la bouche que l'adage " t'es mignon mais t'es un tout petit peu con " prend tout son sens...

Attention, top 5 des pires entrées en matières : le " Woaaaw " prononcé avec un petit hochement de tête et un plissement des yeux qui se veut sexy. Euh... Tu viens d'utiliser tout ton vocabulaire, là ? Le " C'est pas bien de boire ! Héhé " en montrant son verre de vodka-coke. Une sorte de " je ne savais pas quoi te dire alors je te fais la morale en plaisantant "... Sympa. " Hey, salut ! Comment ça va ? ", genre on est potes et ça fait longtemps qu'on ne s'est pas vus. Pitié. Presque pareil que le " On s'connaît, nan ? ", auquel on n'a même pas envie de répondre. Et le pire, le seul, l'ultime : " je t'ai vue toute à l'heure, t'es bien charmante ". Ouais. Je t'ai vu toute à l'heure aussi, t'es bien charmant mais ça ne va pas le faire.

Je sais que ce n'est pas évident d'établir un premier contact et qu'on leur laisse rarement la chance d'aller plus loin que " salut " et qu'être un homme dans notre société, c'est un peu comme... Bla-bla-bla... Hic ! personnellement, je l'avoue, je n'en ai plus rien à faire. Parce que ça y est, c'est définitif et irrévocable : je suis bourrée ! Ce qui règle tous mes problèmes, puisque j'ai désormais le sens de la drague d'une gamine de sept ans. C'est-à-dire que je rigole... et puis j'oublie ! Je retourne sur le dancefloor et tant que je danse, tout va bien. Je lève les bras en l'air, je suis en rythme avec la musique, je souris (truc de diiiiiiingue) et les sirènes du port d'Alexandrie font même naufrager les papillons de ma jeunesse. Mais alors si je m'arrête, horreur et décadence ! Je tangue, je perds l'équilibre, je chope le hoquet et je fronce les sourcils parce que je me dis tiens, mon estomac me parle. Mais que dit-il ? Que c'est l'heure de rentrer ! Et seule !

 

Boîte

 

5 avril 2013

C'est chaud business

Si je devais n'en choisir qu'un, je prendrais James Franco. Il a un sourire craquant et une allure tellement classe. Ou bien Joseph Gordon-Levitt, romantique avec les yeux en amande... Hmm ! Il y a aussi Tom Hardy, qui a l'air bien viril et qui a une bouche à me faire mordre la mienne. Quant à Josh Harnett, il reste mon premier amour. Faut-il pour autant que je mette de côté Chris Evans, la Torche Humaine et Captain America réunis ? Avec tous ces fantasmes, je ne sais plus où donner de la tête. Mes soirées DVD sont devenues des prises de tête : comment sélectionner quel film, avec quel acteur. Comédie sentimentale ? Oui mais dans Inception, ils sont plusieurs à être bien beaux et bien costauds. Et ne parlons pas de La Chute du Faucon Noir : Eric Bana et Orlando Bloom en plus de Josh et Tom, c'est the casting à ne pas manquer !

C'est là que je me rends compte que finalement, ce n'est pas si simple d'être célibataire. Parce que d'abord, ils sont mignons, ils sont gentils (quoique ça dépend des films), ils sont grands et ils font rêver, mais nous n'habitons pas la même ville. Oh je pourrais déménager à Los Angeles, bien sûr, mais il y a tellement de paperasse à faire... Moi qui déteste les timbres, j'en ai déjà suffisamment à lécher avec la Sécurité Sociale et Pôle Emploi, merci bien ! Ensuite, la plupart d'entre eux sont gays. Certes, ils ne le disent pas ouvertement ou ne le savent pas encore, mais ils le sont ! Les autres sont tout simplement indisponibles, mariés à machine Jolie ou à bidule Longoria, pères de deux ou trois mômes. Et puis surtout - surtout - il faut l'avouer...

Avec des hommes pareils, on se ferait bien chier. 

Déjà pour les photos. Eh oui ! Il en faudrait une vingtaine (au minimum) pour que ma tête soit potable à côté de la leur ! Et encore, en priant pour que la luminosité ne soit pas trop vive et que j'aie montré mon meilleur profil, sans oublier les retouches faites au Photoshop plus tard, histoire d'être vraiment sûre que ça passe. Un rendez-vous avec une mèche de travers ou un mini-point noir sur le front ? Mon Dieu, surtout pas ! Est-ce qu'ils ont la mèche de travers ou des points noirs, eux ? Non. Ce qui veut dire que moi non plus. Adieu aux pots de Nutella pour le petit-déjeuner : ils ont un shooting pour Gucci la semaine prochaine, donc c'est régime protéiné à base de boeuf cru, de tofu bio et d'oeufs cocotte. Au restaurant, je me sentirais obligée de commander une petite salade (avec un miroir de poche pour vérifier qu'aucune feuille ne s'est coincée entre mes dents) et " non merci, pas de desserts " pour éviter d'avoir l'air d'une grosse vache en me levant de table. A la poubelle, mes pulls pour traîner à la maison ou mes vieux boxers trop grands pour dormir : il me faudrait être une FGP. Femme Glamour Permanente. C'est-à-dire : un brushing constant, un maquillage parfait même au réveil après une gueule de bois, une allure de princesse même en cas de bonne gastro, un vocabulaire approprié qui bannirait tous mes merde chéris et autres putain, fait chier qui sortent de ma bouche sans crier gare, et des vêtements de rêve vingt-quatre heures sur vingt-quatre (pour ce dernier point, j'avoue que ça ne me dérangerait pas du tout - mais alors absolument pas du tout - de porter les magnifiques robes de Vera Wang et autres créations de mode de Prada ou Armani. Le tout accessoirisé par les sacs de Louis Vuitton et les escarpins de Christian Louboutin, oh oui ! Mais quand même... Je les aime bien, moi, mes pulls pour traîner à la maison et mes vieux boxers.) Attendez, je me relis... Ai-je bien écrit gueule de bois ? A l'évidence non, puisqu'une FGP ne boit pas d'alcool. Que de l'eau minérale pour protéger son teint de pêche et assurer ses apports en calcium et magnésium. Et puis, il faudrait que je partage avec le reste du monde, regarder des groupies se jeter sur eux à chaque première en me retenant de hurler PAS TOUCHE ! Affronter les images de moi dans les magazines people (celles où ils entourent la cellulite en rouge). Lire les titres qui disent " De l'eau dans le gaz, vont-ils se séparer ? " (non, c'est juste qu'on marche dans la rue sans s'embrasser, excusez-nous) ou " Un bidon qui pointe, serait-elle enceinte ? " (non, j'ai mangé de la raclette ce midi et je vous emmerde)

Je confirme, vraiment : en fait, ça me plaît d'être dans le fond de mon lit, en vieux boxer et pull pour traîner, pas coiffée, pas maquillée, en train de terminer la première tablette de chocolat et d'entamer la deuxième. Je me fais des films et ça me suffit.

 

 

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2 février 2012

Benson & Hedges

L’appartement est plongé dans la pénombre. J’ai fermé les volets pour ne pas voir la lumière du jour. Seuls quelques rayons filtrent à travers la pièce et me permettent de distinguer les meubles et les objets.

Je porte ma main à mes lèvres et tire longuement sur ma cigarette. Le temps ne s’est pas arrêté et pourtant, j’ai l’impression que ça fait trois semaines qu’on est le même jour : je me réveille les entrailles nouées, je reste enfermée chez moi pour éviter de voir le monde continuer de tourner, je fume clope sur clope en regardant dans le vide et je me recouche en priant pour que demain soit différent. Mais comment demain peut-il être différent si je ne lui en donne pas les moyens ?

Et si ce n’était qu’un cauchemar ?

Je m’accroche à cette pensée et écrase mon mégot dans le cendrier qui déborde. Rien n’est réel tant qu’on refuse de le voir comme tel. Alors j’ai décidé que ce n’était qu’un cauchemar. Voilà. Je vais finir par me réveiller, bailler, m’étirer et me rendre compte que tout cela n’était qu’un mauvais rêve.

Je me lève de mon lit pour aller me servir un verre d’eau. Sous mes pieds nus, le parquet est froid et poussiéreux. C’est drôle comme le ménage parait bien futile lorsqu’on a le cœur broyé : on oublie de le faire, on n’a pas envie de le faire, on se dit tout simplement que ça ne sert plus à rien de le faire. Sans prêter attention, je passe devant le miroir accroché au mur du couloir. Horreur. Mon reflet est maigre, pâle, décoiffé, cerné, triste et fade. Maigre, parce que la nourriture n’est plus un besoin : je me gave de ma rage et de ma haine, je me fais péter le bide avec mon chagrin et ma honte. Mon estomac est rempli de toutes les choses que je n’ai pas su te dire et de toutes celles que tu m’as envoyées à la figure. Pâle, parce qu’à force de ne pas manger et de ne plus sortir à la lumière du jour, je perds peu à peu de mes couleurs. Parce que je me crois inintéressante, inexistante, presque invisible… Et que forcément, je vais finir par le devenir un jour. Décoiffé, parce qu’au point où j’en suis, pourquoi prendre soin de moi ? Cerné, parce que mes nuits sont des films d’horreur. Tu es le tueur en série et je suis la victime qui court dans la rue en hurlant. Je dois t’échapper, m’enfuir avant que tu ne me rattrapes et que tu ne fasses qu’une bouchée de moi. Tu es mon pire cauchemar. Dormir devient un supplice. Triste, parce que je dois bien avouer que tu me manques et que je me sens comme un radeau en plein océan sans toi. Il ne fait pas chaud et je tremble. « J’étais tellement proche de toi que j’ai froid près des autres. » Fade, parce que je ne suis plus que l’ombre de moi-même. Je me suis perdue dans cette bataille qui nous a opposés et que tu as remportée haut la main. Je n’ai plus d’armée, plus de chevaux, plus de drapeau à brandir. Je n’ai plus que mes hommes à enterrer et mes blessures à panser.

Après avoir bu mon verre d’eau et gobé ma dose quotidienne d’anti-dépresseurs, je reviens dans mon lit et allume une nouvelle cigarette.

Je suis une grande perche qui fume comme un pompier et qui préfère faire l’autruche plutôt que de jouer les femmes courageuses. Tourner en rond, respirer, sangloter et penser à toi sont les seuls hobbies qu’il me reste.

Je sais qu’un jour, je nen aurai plus rien à cirer. Je repenserai à tout ça et je men ficherai. Mieux : ça me laissera totalement indifférente. Ça ne sera plus quun lointain souvenir, une erreur de jeunesse, une mauvaise expérience qui maura beaucoup appris mais qui ne me touchera plus. Je sais bien qu’un jour, je ny penserai même plus. Jaurai refait ma vie et jaurai oublié ton existence. Ce sera comme si tu nétais jamais entré dans mon cœur, comme si je navais jamais rien ressenti pour toi, comme si nous navions jamais vécu quelque chose ensemble. Jaurai effacé toutes nos photos de mon ordinateur et il ny aura alors plus aucune preuve de notre relation. Tu seras mort. Comme une flamme que lon souffle et qui séteint pour toujours.  Je cesserai de te voir partout. En marchant dans la rue, je ne plisserai plus les yeux en croyant reconnaître ta silhouette parmi les gens. Je ne confondrai plus ton visage avec celui dun autre. Je nespèrerai plus que tu sois en train de mattendre devant chez moi, la tête basse, la mine triste. Tu ne seras plus à côté de moi lorsque je me couche, ni lorsque je me réveille. Tu ne seras plus derrière moi lorsque je fais mes courses, ni sous ma douche, ni lorsque je vais courir pour me défouler un peu. Un jour, je retrouverai un cœur solide. Je naurai plus de cicatrices sur la poitrine, ni les entrailles tordues par la déception. Je naurai plus de larmes dans les yeux, ni le vague à lâme. Je naurai plus la sensation davoir un poids sur les épaules et je me sentirai libre et heureuse. Jaurai rompu les chaînes qui me tiennent accrochée à toi et les aurai jetées quelque part, trop soulagée de retrouver ma vraie personnalité et ma joie de vivre. Oui, bien sûr : un jour, tout ira bien. Tu seras sorti de mon esprit et tu ne hanteras plus ma vie.

Mais pour le moment, je suis dans mon lit, en train de fumer ma énième cigarette de la journée. L’appartement est plongé dans la pénombre et des idées noires tourbillonnent dans mon cerveau. J’ai le cœur lourd, les pupilles ensablées, la bile au bord des lèvres et les joues irritées à force d’être essuyées d’un revers de manche. Alors je ne vais pas trop en demander et je vais finir ma journée comme je l'ai commencée : les entrailles nouées, les volets fermés, le reflet maigre, pâle, décoiffé, cerné, triste et fade.

 

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(photo personnelle)

22 janvier 2012

Et puis je suis partie

Jai recroisé mon ex aujourdhui. Au supermarché, au rayon fruits et légumes.

Il était accompagnée de sa nouvelle potiche. Il fallait les voir tous les deux, en train de se tenir la main, de se parler avec douceur et de se regarder tendrement, comme si… Comme si… Comme sils étaient amoureux ! Ils étaient en train de choisir des pommes de terre ensemble, sûrement pour préparer un repas entre amis ou quelque chose de ce genre. Jai cru que mon panier de courses allait men tomber des mains, tellement j‘étais sur le cul. Je me suis vraiment sentie mal. Jai pensé pouvoir méclipser avant quils ne me voient, mais ils se sont rapprochés trop vite. Mon ex a relevé la tête et il ma aperçue. Il na pas vraiment eu de réaction, il s’est juste contenté de me regarder bêtement, sans savoir quoi faire. Puis sa demoiselle a relevé la tête à son tour et a vu quil observait quelque chose avec insistance. Elle a suivi son regard et elle est tombée sur moi. Je me suis demandée s’il y avait écrit « son ex » sur mon front, parce que son visage s’est aussitôt renfrogné. Jai rougi, puis jai tenté un sourire. Ou une grimace ? Un truc entre les deux, en tous cas.

- Eh ! salut, a bredouillé mon ex dun ton beaucoup trop enjoué pour être vrai.

- Salut.

- Alors, comment ça va ?

- Bien. Je fais mes courses, comme vous.

- Ah oui, je te présente Fanny !

- Enchantée, ai-je menti.

- Bonjour, ma-t-elle répondu dun air aussi enchanté que le mien.

- Alors, quest-ce que tu deviens ?

Jai haussé les épaules. Quest-ce quil voulait que je réponde à ça ? Je suis devenue ce que je suis devenue, voilà tout. Après notre rupture, je me suis écroulée et jai frôlé la dépression pendant six mois. Puis j’ai fini par me lasser. J’en avais marre de passer mes journées à pleurer, à fumer cigarette sur cigarette et à écouter de la musique déprimante à souhait. Jai commencé à relever la tête et à me bouger les fesses. Jai fini par sortir un peu, rencontrer des gens et même me trouver un nouveau petit ami. Mais il ne faisait pas l’affaire : trop timide, trop gentil, trop collant. Je lai quitté au bout de trois mois.

Jai bien failli répondre que je terminais ma deuxième année de licence d’anglais, que mon poste danimatrice vacataire au centre de loisirs menchantait énormément et que le directeur avait dailleurs décidé de me reprendre pour les vacances dété, et même que ma nouvelle voiture avec direction assistée et GPS intégré âgée de quatre ans était bien plus belle que sa vieille Polo merdique qui datait de lavant-guerre. Mais les mots sont restés coincés dans ma gorge. En fait, jai su que peu importe ce que jallais dire, ça nallait rien changer. Il était plus heureux que moi. Cétait tout.

- Je dois y aller, jai beaucoup de choses à faire, ai-je prétexté au bout de cinq minutes.

Jai continué mes courses comme si de rien nétait. Du moins, les trente premières secondes. Ensuite, jai perdu le fil des choses. Jai fini par déambuler parmi les gens comme un fantôme, mon panier de courses au bout du bras, les yeux figés sur quelque chose dinvisible tandis que mes pas me guidaient à travers les rayons. Je suis passée à la caisse et jai payé mes achats. Jai dû oublier la moitié de ce que jétais venue chercher. En repartant vers les escaliers, je me suis retournée une dernière fois. Je les ai vus à la caisse numéro six, en train de déposer leurs courses sur le tapis roulant. Et puis je suis partie.

 

 rayon

 

 

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